Guyane, la sauvage !
Nul besoin de commander un visa ou de changer des devises pour un dépaysement total.
Carte d’identité et euros en poche, partez à la découverte d’un territoire français qui ne ressemble à aucun autre : la sauvage Guyane Française !
Je le rappelle au passage pour les 2 du fond de la classe : NON, la Guyane n’est pas une île !
Limitrophe du Brésil et du Suriname, ce DROM (département et région d’outre mer) affiche une superficie de près de 84 000 km2, pour une population de 270 000 habitants… Soit environ 3,2 habitants au kilomètre carré, le reste est occupé par 95% de forêt…
Partager son palier avec des oiseaux de paradis, le rêve pour les citadins misophones importunés par leurs voisins !
Epopée familiale en Amazonie
La plupart des récits de voyage sur la Guyane commencent à peu près tous de la même manière :
« Je me suis retrouvé là bas un peu par hasard pour rendre visite à un ami, un cousin, une connaissance… »
Je ne déroge pas à la règle ! Mon voyage fut motivé par la perspective de retrouver mon petit frère chéri, parti s’exiler dans la nature, tel Robinson Crusoé. Accompagnée de « Papa – Maman », me voilà partie dans la jungle pour un trip familial des plus insolites.
Assez méconnue du grand public et à l’écart du tourisme de masse, cette destination offre le spectacle d’une nature luxuriante exceptionnelle. Atypique, vivante, colorée et métissée, la Guyane est l’une des réserves naturelles les plus préservées de toute la biosphère terrestre.
Sous le sunlight des tropiques
Le climat équatorial humide et chaud permet à la faune et la flore de se développer en mode XXL.
Ici la végétation est gigantesque : palmiers, lianes, bambous, prolifèrent de toute part, tout comme ces chers « petits » insectes. Prenez le diamètre d’une fourmi ou d’un cafard en métropole, multipliez-le par 5, vous aurez la version guyanaise !
La chaleur et les pluies abondantes créent un terrain propice à une biodiversité unique et magnifique. Au fil de nos randonnées, on imagine que la forêt va nous absorber, tant on se sent insignifiant face à cette nature toute puissante. A pied, sur le sentier du Rorota, nous jouons avec des singes et apercevons quelques paresseux cachés dans les arbres.
Plus tard, nous croiserons la route d’une « matoutou » perdue – mygale , certes inoffensive, mais impressionnante tout de même. Dans un registre plus mignon, nous avons eu le grand privilège de rencontrer les immenses Tortues Luth et d’assister à la ponte de leurs oeufs sur la plage … Un moment imprévu, magique et inoubliable!
En pirogue, au milieu du fleuve, je retiens mon souffle à chaque coup de pagaie, de peur que l’on découvre un serpent accroché à la rame ou un caïman qui viendrait croquer une partie de la barque…
Le taux d’humidité de l’air avoisine les 90%.. Il fait une chaleur étouffante, chaque pas nous fait perdre une quantité d’eau incalculable. Comment est-ce possible de transpirer autant ? on se croirait dans un Hammam, l’odeur d’eucalyptus en moins. Même les pâtes et le riz ne parviennent à survivre sur ces terres, qu’enfermés bien au frais dans un frigo ! C’est ce que j’aimerais faire moi aussi d’ailleurs !
Richesse multiculturelle
Basés à Cayenne, nous rayonnons dans la ville et aux alentours accompagnés du « frangin» qui s’improvise guide touristique. Il nous apprend que la Guyane est peuplée de nombreuses communautés amérindiennes, asiatiques, caribéennes et européennes. Cette diversité présente un éventail de cultures et de langues assez vaste et enrichissant. L’architecture coloniale aux couleurs tropicales est à l’image de ce melting pot humain : elle marie des influences françaises, brésiliennes et antillaises.
Nous visitons ensemble le marché de Cayenne pour rencontrer la population, sentir et gouter les épices locales ; puis découvrons le petit village Hmong de Cacao, à une heure de route. Déguster un bon bo bun le dimanche midi au cœur de l’immensité amazonienne, ça change du brunch avec les copines !
Au large de Kourou, nos quittons les eaux marrons pour le bleu turquoise des Iles du Salut, réputées pour abriter les vestiges du bagne. Une journée paradisiaque en ces lieux chargés d’émotion, au milieu des agoutis, capucins et oiseaux multicolores. La vie semble avoir repris le dessus sur un lourd passé, témoin de la folie des hommes. Près de 70 000 bagnards ont été enfermés dans des micro-cellules bétonnées jusqu’en 1945. 50 000 d’entre eux sont morts sans avoir même pu observer le décor édénique qui jonchait la forteresse.
Mystérieuse et sauvage, la Guyane est un territoire tout aussi rude qu’éblouissant. Ce court séjour en immersion dans la jungle demeure l’expérience de voyage la plus dépaysante que j’ai vécu jusqu’à présent. On ne cesse de le dire « la France » est multiple, elle regorge de diversités et de richesses insoupçonnées. Il me tarde de repartir pour en explorer davantage.
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