Corse et Sardaigne par la mer : un saut dans le grand bain - Caroline henrion EI
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Corse et Sardaigne par la mer : un saut dans le grand bain

Corse et Sardaigne par la mer : un saut dans le grand bain

Je me jette à l’eau ! 

Je rêve depuis toujours de tenter l’aventure de la mer. Partir sur un voilier, isolée au milieu du grand bleu (mais pas trop loin des côtes non plus… soyons raisonnable), naviguer, vivre et ressentir cette sensation d’infini et de quiétude. Je me vois, telle une pionnière, découvrant de nouvelles contrées, à bord d’un navire que je piloterais …

Il est temps de commencer à réaliser ses rêves, mais avant de pouvoir faire le tour du monde en solo, il faut déjà apprendre les bases de la navigation.

C’est décidé, cet été je ferai mon baptême du feu dans les eaux turquoises de la Corse du sud !

Comme une sardine en boîte.

1 skipper, 5 équipiers dans 5 m2 pendant 6 jours… C’est le défi : réussir à vivre en promiscuité avec de parfaits inconnus, au milieu de rien … On se croirait dans loft story version « le radeau de la méduse ».

Je serai coloc de chambre avec Marie, les 4 mâles de l’aventure se partageront les 2 autres cabines et le carré central. Nous naviguons à bord de Makaline, un bavaria cruiser 37 de 11 m, plutôt en sale état … Toilettes bouchées, GPS HS et j’en passe… C’est pas grave, rien n’entravera la joie de cette nouvelle expérience. Je suis comme une petite fille, émerveillée par cette mini maison flottante qui sera mon foyer le temps d’une semaine.

O capitaine, mon capitaine !

A bord, tout est nouveau. Il y a le lexique du marin à apprivoiser : chaque corde porte un nom différent, et d’ailleurs sur un bateau, une corde ne s’appelle pas une corde, mais un « bout ». Les amarres, les aussières, l’écouteOK cheak ! je commence déjà à m’emmêler les pinceaux et surtout les pieds dans ces cordages qui trainent partout sur la coque.

On ne compte pas en mètre, mais en nœud.. on ne pas dit gauche, droite, devant, derrière mais bâbord, tribord proue et poupe

Je prends des notes, j’essaye de suivre les directives du skipper.. J’avoue que la mise en pratique n’est pas évidente quand on part du niveau 0 comme moi.. Faire un nœud de cabestan avec les « parbats » je veux bien mais heu … c’est quoi ?  🙂

Hissez haut !

Le bateau c’est la liberté ! On flotte, ou plutôt on vole cheveux au vent vers des destinations inaccessibles par la terre. Le périple nous mènera en Sardaigne et nous fera découvrir de jolies criques sauvages du sud de la Corse telles que Calad’orzu ou les îles Lavezzi.

Au mouillage, lorsque l’on jette l’ancre pour la nuit dans une petite baie reculée et préservée, on se sent privilégié.

Le spectacle de la nature est saisissant : le soleil se couche uniquement pour nous, et la mer se calme pour nous accueillir en son sein. Tout est paisible, tranquille.. Le mouvement d’oscillation léger et perpétuel du bateau nous rappelle que nous ne sommes que des visiteurs dans ce monde aquatique… Il faut s’adapter à cet environnement qui n’est pas le nôtre, respecter les lois d’une nouvelle gravité et vivre simplement en harmonie avec la faune et la flore marine.

O sombre héros de la mer…

La vie en communauté dans un si petit espace n’est pas facile. On ne peut pas sortir, se dégourdir les jambes, s’isoler ou penser en toute tranquillité… Pour une « agitée du bocal » telle que moi, les longues heures de traversée sont une épreuve. Quand la houle se mêle à l’inactivité, il faut savoir canaliser son énergie et faire face à la tempête mentale sans fuir…

Apprécier la lenteur, gérer ses inconforts, la fatigue, apprivoiser le lâcher prise, faire face à la proximité avec les autres, sont des leçons de vie que la mer nous enseigne.

Je sors de ce voyage grandie, empreinte d’un sentiment d’immensité et de liberté, et en ayant appris beaucoup sur moi-même. Je saisis à présent toute la force de caractère des grands navigateurs qui bravent les intempéries météo et mentaux pour vivre cette aventure humaine unique.

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